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En décrétant un cessez-le-feu unilatéral. Le M23 mène une campagne de charme

Publié le par doyenmaliro

 

Dans une déclaration faite à Goma, la société civile du Nord-Kivu constate malheureusement qu’au lieu d’obtempérer à l’injonction des Chefs d’Etat et de gouvernement de la CIRGL, celle de mettre fin à toute activité militaire et anti constitutionnelle, le M23 poursuit le recrutement (surtout forcé et de surcroit des mineurs-enfants), la formation, l’approvisionnement en hommes, en armes et en minutions, ainsi que la désignation des autorités administratives dans les territoires sous son contrôle*En plus, le M23 n’a jamais respecté jusqu’à ce jour la décision des Chefs d’Etat de la CIRGL lui intimant l’ordre de rentrer à ses positions d’avant le 30 juin 2012, d’une part, et de l’autre, celle de se positionner à 20 Km de la ville de Goma*Ainsi, tout porte à croire qu’avec cette déclaration de cessez-le-feu unilatéral, le M23, affaibli par les sanctions de la communauté internationale, dont les Nations Unies contre ses leaders, tente de mener une campagne de charme alors qu’il aurait mieux fait de déposer carrément et simplement les armes et revenir au bercail à l’instar de l’enfant prodigue, si réellement il se reconnaît comme fils de la maison.Dans une conférence de presse animée conjointement par François Ruchogoza et Roger Lumbala le mardi 8 janvier 2013 à Kampala, le chef de la délégation des terroristes du M23 a indiqué qu’ils ont quitté Goma le 1er décembre 2012. Et c’était sur base de la déclaration des chefs d’Etat et de gouvernement de la Conférence internationale sur la Région des Grands Lacs. « Depuis ce jour- là, le M23 considère qu’il a déjà déclaré un cessez-le-feu de facto. Nous déclarons, aujourd’hui, que nous allons poursuivre le cessez-le-feu que nous avons déclaré le 1er décembre 2012 ».Au sujet de la violation du règlement intérieur des travaux, il répond par la négative, tout en disant que l’objectif de cette conférence de presse était de dire à l’opinion tant nationale qu’internationale que nous avons la volonté politique de poursuivre le dialogue avec le gouvernement de Kinshasa même si le gouvernement de Kinshasa refuse le cessez-le-feu. « Nous allons obtempérer à notre objectif de poursuivre le cessez-le-feu que nous avons déclaré en acceptant de quitter Goma », dit-il.La réaction vigoureuse de la société civileRéagissant par rapport à cette fuite en avant, la Coordination Provinciale de la Société civile du Nord-Kivu a suivi avec attention le communiqué de presse du M23 du mardi 08 janvier 2013 à Kampala et se fait le devoir d’éclairer l’opinion tant locale, nationale, régionale qu’internationale pour éviter toute équivoque.En effet, dans la déclaration du M23 devant la presse du mardi 08 janvier 2013, le M23 a accusé le Gouvernement de la RD Congo d’être de mauvaise foi pour avoir refusé de signer avec lui l’accord de cessez-le-feu, ce qui, selon le M23, traduit son intention belliqueuse.Face à cette affirmation, la Coordination Provinciale de la Société Civile du Nord Kivu en appelle aux observations ci-après : d’abord au sujet du cessez-le-feu unilatéral, au lieu d’obtempérer à l’injonction des Chefs d’Etat et de gouvernement de la CIRGL de mettre fin à toute activité militaire et anti constitutionnelle, le M23 poursuit le recrutement (surtout forcé et de surcroît des mineurs-enfants), la formation, l’approvisionnement en hommes, en armes et en munitions ainsi que la désignation des autorités administratives dans le territoire sous son contrôle. Parler du cessez-le-feu, n’est, pour le M23 et ses alliés, qu’un subterfuge pour tromper l’opinion locale, nationale et internationale.Au sujet de l’intention belliqueuse, à ce propos, la société civile déclare qu’il n’a jamais été question dans toutes les recommandations et décisions des chefs d’Etat et de Gouvernement d’interdire le fonctionnement normal de toutes les institutions et services de l’Etat congolais dont les FARDC de remplir leurs missions constitutionnelles et régaliennes.Par contre, le M23 n’a jamais respecté jusqu’à ce jour la décision des Chefs d’Etat de la CIRGL lui intimant l’ordre de rentrer à ses positions d’avant le 30 juin 2012, d’une part, et d’autre part, celle de se positionner à 20 Km de la ville de Goma. « Quelle n’a pas été notre surprise d’apprendre que le M23 aurait affirmé devant la facilitation qu’il se trouverait à 60 Km de la ville de Goma et cela en comptant à partir de la grande barrière entre la RDC et le Rwanda. Quel mensonge flagrant de ces drôles de démocrates », s’étonne la société civile du Nord-Kivu dont M. Negura Barry Bonaventure, Rapporteur général et Président a.i. a signé cette déclaration.Et de poursuivre, qu’il continue à faire des incursions dans la ville de Goma et à y entretenir la criminalité de sang et le terrorisme ; Se livre à des attaques répétées des camps de déplacés de Mugunga ; Procède au renforcement des positions au niveau de toutes les lignes de front et ses combattants continuent à creuser des trous de fusiliers ; Continue à travailler étroitement avec le Colonel Mandevu, un des plus grands commandants FDLR notoirement connu ; Tout porte à croire qu’avec cette déclaration de cessez-le-feu unilatéral, le M23, affaibli par les sanctions de la communauté internationale dont les Nations Unies contre ses leaders, tente de mener une campagne de charme, alors qu’il aurait mieux fait de déposer purement et simplement les armes et revenir au bercail à l’instar de l’enfant prodigue, si réellement il se reconnaît comme fils de la maison. Raison pour laquelle la Coordination de la SCNK estime que le communiqué de presse du M23 est un non événement et ne doit pas distraire l’opinion.Roger Lumbala se considère toujours députéAu cours du même point de presse, Roger Lumbala, deuxième personnalité dans la délégation des terroristes du M23 indique que s’il a pris la décision de quitter Kinshasa, c’est parce qu’il juge que le gouvernement de Kinshasa ne travaille pas comme il le faut. Il y a la dictature, l’opposition n’est pas respectée et elle est tournée en bourrique à l’Assemblée nationale. Qu’on le veille ou non, je suis un député élu de la circonscription de Mbuji-Mayi.Les propos de Roger Lumbala sont étonnants à plus d’un titre. Cet opposant habitué à s’enrichir sur le dos de la population sait qu’en Afrique centrale, la Rd Congo fait exception. Il n’y a que dans ce pays situé au cœur d’Afrique où on peut facilement compter plus de 60 chaînes de télévisions, une centaine de radios et plusieurs titres de journaux. Et il n’y a qu’en Rd Congo où un opposant peut traiter le chef de l’Etat ou les institutions de la République de n’importe quoi sans qu’il ne soit inquiété par les services de sécurité. Où est-ce que Roger Lumbala tire ces affirmations ? Vit-t-il à Kinshasa ou ailleurs ?En plus, contrairement à d’autres pays de la Région comme le Rwanda, après les élections de 2011, Kabila est le seul qui n’a pas fait disparaître ses principaux concurrents. Preuve que la démocratie est entrain de croître dans ce pays qui subit du reste une agression du Rwanda. Si, à son niveau, Roger Lumbala est incapable de reconnaître cela, c’est qu’il n’a rien à saluer de bon dans son pays. Ce qui est bon pour lui, c’est ce qui se passe au Rwanda, sa seconde patrie.Dans cette même conférence de presse, il n’a cessé de dire qu’aujourd’hui, la démarche de l’Assemblée nationale est une démarche qui n’est pas démocratique pour la simple raison qu’à la session extraordinaire, on ne peut traiter que de la matière inscrite dès le premier jour. Le problème de Monsieur Roger Lumbala n’a pas été inscrit à l’ordre du jour quand on a décrété la session extraordinaire. Mais par leur barbarie politique, ils peuvent traiter de ce sujet.C’est une fois de plus une démarche illégale. Ma position est que je ne peux pas accepter une décision prise de manière illégale. « Si aujourd’hui, nous nous battons en République Démocratique du Congo, c’est pour éradiquer l’arbitraire, c’est pour éradiquer la dictature. Quel que soit le problème, la décision prise à l’Assemblée nationale qui a la majorité présidentielle ne me concerne pas. Ma position est la suivante : Je rejette énergiquement et démocratiquement la décision et j’estime que je reste député national de la RDC ».C’est tout à fait normal, Roger Lumbala ne pouvait que rejeter cette décision prise par l’Assemblée nationale l’invalidant. Ceci pour dire que la démarche de l’Assemblée nationale était tout à fait légale. En effet, tout est parti d’une motion présentée par un député qui n’appréciait pas le fait qu’un député national qui est payé par le Trésor national puisse se retrouver dans les rangs de ceux qui font la guerre à la Rdc. Ceux qui pillent les ressources de la Rdc, violent les femmes et tuent impunément la population congolaise. C’est ainsi qu’il proposera, séance-tenante, que la session extraordinaire se saisisse de la question et puisse déchoir Roger Lumbala de son mandat de député.Comme la question était très sensible, Aubin Minaku, président de l’Assemblée nationale proposa de suspendre la séance, le temps de réunir le bureau pour que ce point soit inscrit à l’ordre du jour de la session extraordinaire. C’est ce qui a été fait avec l’accord de tous les députés. C’est ainsi qu’après la reprise de la plénière, la décision du bureau inscrivant ce point à son ordre du jour a été lue, avant que le président de l’Assemblée nationale ne décrète le huis clos qui a conduit à sa déchéance.Roger Lumbala ignore que depuis l’avènement d’Aubin Minaku à la tête de l’Assemblée nationale, ce juriste fait du respect de la loi son cheval de bataille. Ceci pour dire qu’il ne fait rien qui ne soit couvert par un texte de loi. Et lorsqu’un député veut violer la loi, il ne se gêne pas de le lui dire poliment. Dire aujourd’hui qu’il y avait la dictature à l’Assemblée nationale et que l’opposition ne s’exprimait pas, c’est du mensonge.Entant que démocrate, Roger Lumbala devait d’abord s’efforcer à respecter la décision prise par son institution, par respect du principe de parallélisme de forme. En effet, l’autorité a validé le mandat de Roger Lumbala pour des raisons qu’elle trouve justifiées. Et dans le cas d’espèce, Lumbala ne peut pas dire que la procédure n’avait pas été suivie.Lumbala devra se rappeler que toute une commission a été mise en place pour étudier son cas. Il ne dira pas non plus que la commission avait été constituée dans le mépris de la loi. En bon rebelle, il ne peut que refuser toute sanction, toute injonction provenant du Gouvernement central. Parce que les accepter pour lui, c’est faire preuve de faiblesse. Mais, il doit savoir que les jours de sa bande de criminels recherchés par la Cour pénale internationale sont comptés.L’Avenir

 

Doyen MALIRO

 

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