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La bancarisation : entre le salut et l’enfer.

Publié le par doyenmaliro

La bancarisation des salaires des employés et fonctionnaires de l’Etat pose certains problèmes aux bénéficiaires. Démarrée depuis bientôt cinq mois, plusieurs difficultés se font sentir pour la perception des salaires. En ville comme à l’intérieure, certains bénéficiaires se plaignent de la façon dont ils reçoivent leur dû.

Kaswera Muvunga est une infirmière dans la Zone de santé de Katwa. Elle se retrouve au bureau urbain de la fonction publique pour chercher son salaire. En effet, depuis la bancarisation, ne sortait plus sur les listes. "Mes amis perçoivent leur salaire à la banque. Bien que j’ai rempli toutes les formalités. Mon nom ne figurait pas sur les listes. Après plusieurs démarches, j’ai été retrouvée sur les listes des agents du territoire de Lubero où je n’ai jamais travaillé" explique-t-elle. "Actuellement, il n’est plus possible de planifier pour son salaire à la fin du mois. Je touche mon salaire vers la fin de la deuxième semaine du mois suivant" se plaint un agent de l’administration publique qui a préférer garder l’anonymat. Ces cas sont fréquents à Butembo depuis quelque temps. 

Certains fonctionnaires qui recevaient leur salaire avant l’instauration du système de bancarisation ne le reçoivent plus. Cette situation est plus vécue dans l’enseignement primaire secondaire et professionnel. Dans ce secteur, les enseignants percevaient leur salaire mensuel sur des listings. Cependant, certains n’ont pas été repris lors de la bancarisation. Le Service de Contrôle et de Paie des enseignants, bureau de Butembo rejette la responsabilité au bureau de Kinshasa. Selon le secrétaire de ce service, tout se passe à Kinshasa et c’est de là que les listings viennent. "Et pour la bancarisation, c’est toujours à Kinshasa que ça se compile" a-t-il renchéri. Certains enseignants de l’intérieur du territoire de Lubero gérés par le SECOPE de Butembo menacent de boycotter la rentrée scolaire prochaine. "Certains d’entre nous n’ont jamais reçu leur salaire depuis Mai dernier alors qu’ils sont sur les listes. Faute d’absence des banques en territoire, notre salaire nous parviendrait par la maison de communication airtel à travers son service « airtel money ». Mais rien ne se fait" s’indigne Michael Mishou, syndicaliste du territoire de Lubero avant d’ajouter que ceux qui sont concerné, perçoivent leur salaire avec un retard qui peut aller même pendant un mois. Il est difficile d’expliquer ce retard au niveau local. "Au début de l’opération, le ministre avait promis payer les fonctionnaires chaque 15 du mois. Mais on constate que cela n’est pas fait" s’indigne le chef de bureau urbain de fonction publique. La bancarisation est une bonne opération, reconnait certains bénéficiaires. " J’aime le système mais ce qui est bon pour moi c’est de voir mon argent en poche. Rien de plus" a fait savoir un agent de la fonction publique qui n’a pas voulu aussi donner son nom. La société civile locale s’indigne par cette situation. Pour elle, le bureau en charge de la paie des fonctionnaires doit être compétent. "Je peux même dire que certaines erreurs sont délibérément commises" déclare Fabrice Maghulu, président de la coordination de la société civile de Butembo avant d’ajouter "pour les enseignant par exemple, comment expliquer que matriculé peut recevoir son salaire ce mois pour ne pas l’avoir le mois prochain alors que le compte salaire est planifié pour un trimestre".

 

MALIRO MUSHAKULU Doyen

 

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