La RDC veut accroitre la campagne agricole en 2013
La campagne agricole va être accrue en 2013 dans les 11 provinces de la République démocratique du Congo (RDC) autour des trois piliers que sont la réhabilitation et l’entretien des routes de desserte agricole, le secteur hydraulique (forage des puits d’eau pour améliorer l’environnement des paysans et des éleveurs), ainsi que la production végétale, animale et piscicole.
En 2012, la campagne agricole a enregistré un « succès perceptible » au Katanga, auNord-Kivu, au Sud-Kivu, en Province Orientale et au Bandundu. L’objectif visé est de s'émanciper de la dépendance aux importations alimentaires.
« La production végétale a tenu compte de l’identification des besoins en fonction de consommation des produits de base par province », a relevé le 31 décembre 2012 à Kinshasa la réunion de la Troïka du gouvernement présidée par le Premier ministre Augustin Matata Ponyo. Selon le vice-premier ministre en charge du Budget Daniel Mukoko, « l’orientation ainsi prise a valeur de recommandation ».
Les acteurs clés impliqués dans le processus, convoqués fin 2012 par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural Jean Chrysostome Vahamuiti, ont constaté « un succès et des demandes de plus en plus accrues », après une vingtaine d’années.
Evolution de la campagne agricole
Le BCECO et la DGCMP sont des acteurs intermédiaires « majeurs » dans cette campagne agricole 2012-2013 en ce qui concerne le respect de la législation dans l’attribution des marchés publics (semences améliorées, vaccins pour les petits ruminants, forage des puits d’eau et entretien des routes agricoles) répondant à « une batterie de conditionnalités pour des structures ayant souscrit à rendre service ».
Leurs exigences réduisent les chances des ONGs, des structures locales et communautaires à souscrire aux appels d’offres. « Il faut de la flexibilité dans l’application de la loi, en donnant la chance aux initiatives communautaires et locales de bénéficier des ressources de la campagne pour des activités à mener localement », a plaidé la ministre provinciale de l’Agriculture du Bas-Congo, Marie Ludovic Manoka Nzuzi. Cette province dispose de 13.000 Km de desserte agricole.
Avec 13.000 Km de routes de desserte agricole, le Bas-Congo dispose de marchés intérieurs regroupés autour de plusieurs centres de consommation et est relié à Kinshasa par un important réseau routier et ferroviaire.
En octobre 2012, la Confédération nationale des producteurs agricoles du Congo(CONAPAC) a interpellé le ministre national de l’Agriculture et du Développement rural sur « le risque de transformer les brigades agricoles en producteurs et utilisateurs des tracteurs, et de priver les paysans de ce service ».
Parmi les innovations observées, il y a eu au Bandundu le programme « Villages agricoles », consistant une concentration de villages en vue de créer des centres de production. Il vise à augmenter sensiblement la production agricole, favoriser l’accès des produits aux marchés locaux et urbains ainsi qu’à améliorer les infrastructures de base.
« Il veut aussi aider les familles paysannes, principales bénéficiaires, à réduire leurs dépendances extérieures sur le plan alimentaire, et lutter contre la pauvreté par la création des emplois. Il a été mis en place avec un financement d’environ 1,5 million USD du gouvernement central et l’appui logistique du ministère de l’Agriculture et du Développement qui a offert 33 tracteurs », expliquent les autorités provinciales.
« Les 180 tracteurs remis à l’ancien gouverneur ont disparu dans la nature », selon le gouvernement central. Longtemps considéré comme grenier agricole sur une superficie de 300.000 Km2, le Bandundu n’utilise que moins de 12% de ses terres cultivables estimées à un million d’hectares.
Pour la saison A (2012), plus de 3000 ha ont été labourés dans 14 villages agricoles où ont été mises à contribution les cultures d’arachides, de maïs, de courge, de niébé, de mucun et de riz.
Le Pot.
Doyen MALIRO